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LE MONDE  SUR LE POUCE

Le tour du monde 100% en stop et en images de Florence Renault

TANZANIE

Du 5 octobre au 2 novembre 2019

Récit De Voyage

Je quitte les vertes collines rwandaises pour rejoindre les plaines asséchées de Tanzanie. Les routes sont défoncées, les voitures sont rares mais les Tanzaniens s'avèrent extrêmement sympathiques et serviables. Alors camion après camion, je parcours plus de 1000 kilomètres pour rejoindre le fameux mont Kilimanjaro où m'attend Sebastian.

Le plus haut sommet d'Afrique est caché dans les nuages en cette saison des pluies mais il apparaît au bout de quelques jours ! Nous sommes hébergés en couchsurfing dans la famille de Grace. Elle a 48 ans et 4 enfants. Elle travaille dur à l'hôpital, s'occupe volontairement de personnes âgées et handicapés le week-end et héberge les voyageurs de passage. Quand l'opposition prendra le pouvoir, elle espère être nommée au gouvernement. Elle pense avoir sa chance car avec son diplôme de master et son excellent niveau d'anglais, elle est bien plus éduquée que la plupart des politiciens du pays. En attendant, nous partons descendre quelques pintes à l'Oktoberfest du Kilimanjaro. Je hurle mon soutien à Sebastian qui vient de remporter la compétition du buveur de bière le plus rapide : 1 litre en 8 secondes sans respirer, il y a de quoi s'enorgueillir !

Le lendemain, je pars pour mon premier safari. J'ai fait le tour des agences de voyage de Moshi et j'ai décroché une mission de photographe/cameraman, ce qui permet d'être payée pour participer au safari (et de ne pas débourser 600 dollars : le prix des 3 jours de voyage!). Je suis émerveillée par la multitude d'animaux sauvages que je découvre et l'harmonie qui semble régner dans la nature. La jeep avec toit ouvrant nous emmène au parc national de Tarangire  célèbre pour ses baobabs. A peine entrés, alors que des mâles antilopes s'affrontent à coup de cornes, un léopard se jette sur eux pour les dévorer mais ils échappent à temps. Le cratère du volcan Ngorongoro "retient prisonnier" des lions en pleine reproduction, un hippopotame ensanglanté, des troupeaux de zèbres et de gnoux,  un rhinocéros au loin... La beauté de ce paysage volcanique en fait mon parc préféré. Enfin, le troisième jour, nous roulons dans la parc du lac Manyara célèbre pour ses lionnes dans les arbres et ses milliers de flamands roses.

Lorsque je reviens à Moshi, Sebastian se tord du douleur au fond du lit, comme si son corps s'était transformé en hématome. Il a attrapé la malaria. Heureusement, Notre hôte Grâce s'en est occupée et je prends le relai pour quatre jours supplémentaires. La veille de notre départ, nous réalisons une petite présentation de photos et vidéos devant la famille et les amis de Grâce pour expliquer notre tour du monde en auto-stop, le concept d'auto-stop et défaire le préjugé selon lequel "tous les blancs sont riches". Ils semblent fascinés. 

Après un arrêt dans l'ancienne ville portuaire allemande de Bagamoyo, nous rejoignons la mégalopole de Dar Es Salam. Nous expliquons notre projet à une responsable d'Azam Ferry et repartons cinq minutes plus tard avec des billets gratuits pour l'île de Zanzibar. Comme quoi parfois, il suffit juste de demander !

Stonetown est la ville principale de Zanzibar qui a vu grandir Freddy Mercury. C'est aussi l'ancienne capitale d'Oman où se mêlent les cultures arabes, indiennes et tanzaniennes. Un dédale de ruelles en pierre nous mène jusqu'à l'appartement notre couchsurfer Haji, digne d'une caverne d'Ali Baba. Sous une averse torrentielle -saison des pluies oblige- nous rejoignons le nord de l'île où nous louons une chambre pour une semaine de vacances. Nous nous baignons dans l'eau bleu turquoise et nettoyons le sable blanc de ses nombreux déchets plastiques ramenés par la marée.

Je discute avec de nombreux massais sur la plage. Ils sont jeunes et viennent ici quelques mois pour travailler dans le tourisme puis repartent s'occuper de leur bétail dans les plaines du nord. On les reconnaît facilement à leurs toges à carreaux rouges et noirs, leurs trous dans les oreilles, les dents du devant arrachées et leurs nombreux bracelets de perles.

Zanzibar, c'est un nom qui me faisait rêver. C'est un peu trop touristique et pollué à mon goût, mais ça reste une île paradisiaque. De retour à Dar Es Salam, Sebastian saute dans un train pour la Zambie et je continue seule mon tour du monde en auto-stop. Nous nous retrouverons dans quelques jours à Lusaka, la capitale.

Photographies De La Tanzanie

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