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LE MONDE  SUR LE POUCE

Le tour du monde 100% en stop et en images de Florence Renault

CHYPRE

du 28 Décembre 2018 au 28 Mars 2019

Récit De Voyage

Je passe trois mois d'hiver dans le pays le plus chaud d'Europe ! C'est une île grande comme la Corse, tout à l'est de la Méditerranée, avec des eaux bleues turquoise, des villages en pierre, des églises orthodoxes et des montagnes enneigées.

 

Je suis venue à Chypre avec l'idée de me rapprocher de l'Afrique, mon prochain et dernier continent de ce tour du monde en stop. Une compagnie de ferry m'a offerte deux billets de la Turquie vers le le nord de Chypre pour moi et mon copain Sebastian. Puis  j'ai trouvé un contact pour faire du volontariat dans un camp de réfugiés. Tout s'organisait parfaitement. C'était un signe ? Nous avons foncé !

 

C’est ainsi que nous avons découvert la complexe situation de Chypre. Sa capitale Nicosie est la dernière ville d'Europe encore séparée par un mur ! Et cela depuis l'invasion turque en 1973. Donc au nord, c'est la République turque de Chypre du Nord (reconnue uniquement par la Turquie). On parle turc, on paie en lires turques, on roule sur des petites routes : c’est assez sauvage et peu peuplé. Arrivant de Turquie, ça ne nous changeait pas trop. Nous y avons voyagé dix jours en stop, assez lentement, en s'arrêtant tous les dix kilomètres,  nos conducteurs n'allant jamais bien loin.

 

Puis nous avons traversé le check-point dans la rue principale de Nicosie pour passer au sud. C'est l’État de Chypre, indépendant (enfin les Anglais y ont toujours plusieurs bases militaires depuis 1960!). C'est aussi un pays membre de l'Union Européenne mais pas de l'espace Schengen. On parle grec et anglais, on paie en euros. Et on vient créer son business peu taxé ou encore blanchir son argent... Chypre est plébiscité par les Russes. C'est une île internationale, et cela depuis des siècles !

 

Mais, voilà, nous avons tendu nos pouces à l'entrée d'une superbe autoroute à trois voies et personne ne s'arrêtait. Pourquoi ? Car les Chypriotes ont peur des étrangers, ils n'aiment pas se mélanger à des inconnus et préfèrent leur petit confort et le bling-bling. 90% de mes conducteurs ont donc été des étrangers et le temps d'attente pas mal rallongé. Et nous avons découvert cette ambiance étrange, froide où les sourires sont optionnels. Après avoir trouvé une chambre à louer pour un mois, notre colocataire parano réclame pour des raisons obscures que nous partions au bout d'une semaine…

Nous emménageons ailleurs et continuons notre volontariat au camp de réfugiés de Kofinou : quatre cents  adultes et enfants vivant dans un mini village de préfabriqués en pleine campagne. Nous nous spécialisons en taille d’habits de bébés et d’enfants, ainsi qu’en contrôleurs de mamans « en mode survie » qui réclament toujours plus qu’on leurs donne. Bref, nous aidions au centre de dons. J'aurais aimé être « occupée toute le semaine » comme prévu, sauf que j'avais oublié de demander la définition Chypriote « d’occupée toute la semaine » et je n’ai aidé que 3 jours par semaine… Dommage, j'aurais aimée me sentir un peu plus utile. La plupart des réfugiés venaient de Syrie, d’Irak, de Palestine mais aussi d’Afrique : Somalie, Niger, Cameroun… Ils étaient tous arrivés « par erreur »… Ils rêvaient d’Italie et se sont fait arnaqués par leur passeur en accostant à Chypre. Ici le système de demande d’asile est très ralenti. Il est difficile de trouver un Chypriote qui accepte de louer un appartement ou d’employer un étranger. Les plus chanceux doivent compter sept ans minimum pour quitter Chypre ! Au bout d’un mois, nous quittons le camp.

 

Nous commençons  les recherches de cargo-stop et d’avion-stop début février…Le voilier-stop n’est pas une option car personne ne navigue en hiver. Nous allons dans les bureaux, passons des coups de fil, cherchons de nouveaux contacts, écrivons des mails… Le temps passe, mais rien ! Au loin on peut apercevoir la Syrie et le Liban… Israël, la Jordanie et l’Egypte ne sont pas si loin non plus.

Alors nous espérons que dans trois jours nous partirons. Mais rien. Alors tous les trois jours nous imaginons un nouveau plan, nous campons sur les plages et randonnons dans les villages de montagnes. Nous buvons aux soirées de Mustafa (un Turc-Chypriote), retournons rendre visite à Marion, Jean-Pierre et Roxane (des Français vivant à Nicosie). Wiktor (Grec-Polonais) nous emmène en soirée karaoké Erasmus. Natalja et Andrej (un couple slovène) nous font suer dans leur salle de gym et sauna. Nous fêtons le carnaval avec Helene et Roberto (un couple Chyriote-Franco-Guatemaltèque). Grâce à la mère d’Helene nous réussissons à décrocher un rendez-vous avec une compagnie de ferry, mais ce sera sans grand succès hélàs.

 

Nous aidons une semaine dans un centre de refuge de 90 animaux (dont 30 vivant avec nous dans la maison !). Nous dormons aussi dix jours dans un igloo fait de sacs de terre. Il s’agit cette fois d’un volontariat dans une petite ferme de permaculture. Nous revêtons shorts et t-shirt pour préparer les ruches et le composte. C’est déjà la fin du mois de mars, la chaleur du printemps est arrivée. Ca  fait deux mois que nous cherchons desésperément un moyen de quitter Chypre en stop. A force de relancer les compagnies aériennes par email, nous recevons finalement une réponse positive de TUS AIRWAYS qui accepte de nous offrir des billets d'avion pour un vol de 45 minutes vers Israël.

Photographies De Chypre

Vidéo : En Avion-Stop De Chypre A Israël

Fly with TUS AIRWAYS
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