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LE MONDE  SUR LE POUCE

Le tour du monde 100% en stop et en images de Florence Renault

OCEAN ATLANTIQUE

Du 2 juillet au 7 août 2013

Récit De Voyage

Bateau-stop, mode d'emploi

 - Le bateau-stop, ça existe ?
- Euuuh oui je crois, j'ai vu ça sur internet...


Je découvre ainsi que la grande majorité des voiliers naviguent d'est en ouest, dans le sens des Alizées.  Donc ok, mon tour du monde en auto-stop se fera d'est en ouest, ça me donnera plus de chance de trouver un bateau-stop.

Ne sachant pas dans quelle mesure c'est faisable et long à trouver, je décide donc de commencer mon voyage par ce qui me semble alors le plus compliqué : traverser l'Atlantique en bateau-stop depuis la France.
Et me voilà partie avec Cyrielle dans les rues de Paris pour réaliser une vidéo présentant mon projet. Je mets des annonces et le lien de ma vidéo sur internet.

 

Comme pour le covoiturage, il existe des sites de co-navigation (labourseauxequipiers, cotwest,....). La plupart des annonces proposent des co-navigations payantes mais il y aussi quelques propositions de convoyages.
Il s'agit en fait de livraisons de bateaux neufs ou d'occasion vers le pays du client. Dans ce cas, le skipper est payé et les frais de préparation/port/carburant sont pris en charge par la société de convoyage. Le trajet peut être gratuit pour les équipiers. En contrepartie, ils participent à la préparation du bateau (protéger
les meubles, entretenir les inox...) et aux quarts (assurer la vieille du bateau). Chacun paie sa part pour la nourriture et l'eau (ça m'a coûté 180 euros pour un mois, soit 6 euros par jour).


Mi-juin, je trouve un convoyage pour les Etats-Unis. Je rencontre le skipper. Départ prévu mi-août... Ca me paraît loin mi-août. Cela signifie aussi voyager en Amérique du Nord pendant l'automne et l'hiver, pas l'idéal. Je continue donc de regarder les annonces sur internet. J'envoie une demande et ma vidéo par mail à une société de convoyage... qui sait...
Et un dimanche soir de juin, affalée dans le canapé d'Agnès, profitant de l'ordinateur de Benoît, je chek mes mails : Un skipper travaillant pour cette société de convoyage, me propose de partir en voilier-stop au Brésil...la semaine suivante ! Cap ? Je rentre à pied chez moi, il pleut à Paris. Dans ma tête je fais la liste de ce qu'il me reste à faire... Mon déménagement est déjà prévu dans 4 jours, pour le reste... allez, c'est jouable, cap !
Le lendemain, j'appelle le skipper, on discute 30 minutes, bon feeling... RDV aux Sables-d'Olonne dans une semaine ! Et le compte à rebours est lancé !

 

"Tout est possible, rien n'est impossible" (Emmanuelle, soeur et philosophe)
- Il existe des saisons de navigation : la traversée de l'Atlantique se fait habituellement entre octobre et février (Je l'ai fait en juillet-août)
- Un équipier expérimenté a beaucoup plus de chance de trouver un bateau-stop (Je n'avais aucune expérience)
- La plupart des annonces sont postées une ou deux semaines avant le départ donc il faut se tenir prêt (ou choisir l'option paperasse administrative, dépendaison de crémaillère, déménagement, état des lieux, accident de voiture,
achat d'affaires de voyage et préparation du sac, mariage, rangements des cartons chez les parents, soirée d'aurevoir puis aurevoir...en une semaine top chrono).

Le départ

Mardi 2 juillet 2013... Aujourd'hui je pars faire le tour du monde !
Je ne réalise pas vraiment, j'ai juste l'impression de partir en voyage. Je suis heureuse et soulagée de partir enfin, un peu triste et émue aussi. Après le petit-déjeuner, j'embrasse ma mère. Mon père me dépose au péage d'Orléans et part travailler.
6 conducteurs m'emmène d'Orléans jusqu'aux Sables-d'Olonne, j'arrive en début d'après-midi.
Au port d'Alona, je rencontre Julien, le skipper et Cédric, l'autre équipier bénévole qu'il connaît depuis le lycée.

(Un) transat ou (une) transat

 

- Bon, Florence, autant te le dire tout de suite : la transat est annulée ! L'acheteur brésilien n'achète plus.
Je crois d'abord à une blague de bienvenue, un genre de bizutage marin. Il n'en n'est rien.
- On peut rester sur le bateau jusqu'à demain. Tu peux rester dormir ici ce soir si tu veux.
Avec Cédric, on fait le tour de la marina pour demander si quelqu'un part au Brésil. Personne.
Notre dépit nage bientôt dans l'alcool au bar du port. Dommage, on aurait fait une bonne équipe, ils avaient l'air vraiment sympas.
Je vais faire quoi demain ? Certainement rester en Vendée, aller sur la plage et pourquoi pas... m'allonger sur un transat.

 

- Florence, réveille-toi ! Je viens de recevoir un coup de fil. Finalement on part au Brésil !
Il est 6h mais impossible de me rendormir. Les jours suivants on prépare le voilier, un Oceanis 48 flambant neuf. Tiroirs après sièges, table après sol, on recouvre tout de plastiques, cartons, mousses et moquettes. Le bateau doit être livré neuf. Il y a de l'eau dans le moteur, le départ va être retardé, finalement non, c'est réparé en une matinée. On remplit 2 énormes de caddies de nourriture, il n'y a plus de place dans la voiture alors je rentre au port en stop. Samedi 6 juillet 2013... Aujourd'hui je pars en transat !


 

Bon, apparement l'inventeur du transat n'a jamais traversé l'Atlantique. Il n'est probablement jamais monté sur un bateau.
Le transat, c'est sur la plage qu'il l'a pensé. Sinon, il n'aurait jamais nommé ce siège pliable ainsi...
Ou peut-être faisait-il allusion à la toile en courbe rappelant une voile de bateau.
Ou alors c'est cette courbe qui rappelle celle des vagues et l'instabilité du siège celle du bateau.
Et ce claquement de bois ? L'avant du bateau qui frappe violement les vagues !
... Vous l'aurez deviné, un bateau ça bouge ! Moi je l'ai compris une fois en mer, mon estomac aussi. Même quand ça bouge peu, ça bouge toujours (trop), il faut se tenir aux parois, aux sièges. La nuit il faut se caler dans son lit contre la paroi pour ne pas trop balancer. On mange dans des bols, les plaques de cuisson au gaz se balancent pour ne pas renverser les casseroles. Le corps est toujours sous tension. L'estomac balance. Il parait que la plupart des gens ont le mal de mer mais que ça passe au bout de quelques jours. Ca n'a pas été mon cas : j'étais souvent malade, des journées entières ou quelques heures par jour. La dernière semaine, ça allait mieux.
Les médicaments n'avaient aucun effet. Il ne me restait donc plus qu'à regarder l'horizon ou encore à serrer les molaires et faire de l'apnée pour atteindre ma cabine. Heureusement, les moments de baignade donnaient un peu de répit.
Bon, j'ai quand même réussi à assurer tous mes quarts. On se relayait toutes les 6 heures, pour une veille de 3h. Ainsi, je surveillais la vitesse et le sens du vent, les bruits bizarres, les éventuels bateaux à l'horizon de 0h à 3h, de 9h à 12h, de 18h à 21h, de 3h à 6h etc. Je réveillais Julien, le skipper, quand quelque chose n'allait pas.
Il y a eu de la pluie (ou plutôt des seaux d'eau au niveau du "Pot au Noir"), quelques rafales et parfois de grandes vagues nous arrosaient. Mais aucune tempête (façon Astérix et Obélix où l'orage se déchaine), ni d'attaques de pirates.
J'ai appris des noeuds et plein de mots (un bout, choquer l'écoute de GV, un bolino...ha non, ça c'est pas marin).
J'ai participé aux manoeuvres pour monter et descendre les voiles, j'ai essayé de barrer un peu.

 

Finalement je crois avoir trouvé le point commun entre le transat et la transat : la lenteur du temps.
On a pu refaire le monde, enfin la France déjà. La politique, la société, l'économie, je crois que tout y est passé.
Un mois ça laisse le temps de se poser des questions plus ou moins existentielles du style "Est-ce que les requins mangent les dauphins?"* ou "Faut-il jetter les boites de conserves dans la mer ?" ** et de remettre en cause ses fondamentaux car oui "les poissons volent" et "les brésiliens de Salvador sont noirs". Et puis dormir, réfléchir à ce qu'on mangera, manger, faire des siestes et manger encore. Lectures, musique, quelques films, apprentissage de quelques mots de portugais et de quelques constellations, spectacles des dauphins et des couchers de soleil et... le top : baignades tous les 2-3 jours dans l'immensité de l'océan.

 

* Non, les requins ne mangent pas les dauphins, selon Julien (info vérifiée depuis)
** Oui, jetter des conserves à la mer c'est offrir des maisons aux poissons. L'aluminium se dégradera avec l'eau salée, ça pollue moins que de les brûler dans une déchetterie brésilienne... toujours selon Julien (perso, je n'ai pas encore d'avis sur la question)

 

Photographies De La Transatlantique

Cédric, moi et Julien à Salvador

Cédric, moi et Julien à Salvador

Cédric, me and Julien in Salvador

Poisson volant

Poisson volant

Flying fish

Cédric volant

Cédric volant

flying Cédric

Coucher de soleil

Coucher de soleil

Sunset

Dauphins

Dauphins

Dolfins

Arrivée à Salvador de Bahia

Arrivée à Salvador de Bahia

Arrival in Salvador de Bahia

Cédric, équipier

Cédric, équipier

Cédric, crew member

Julien, skipper

Julien, skipper

Julien, captain

Avant le départ aux Sables d'Olonne

Avant le départ aux Sables d'Olonne

Before departure in Les Sables d'Olonne

Coucher de soleil

Coucher de soleil

Sunset

Cédric et Julien

Cédric et Julien

Julien, skipper

Julien, skipper

Julien, captain

Cédric, équipier

Cédric, équipier

Cédric, crew member

Julien, skipper

Julien, skipper

Préparation du bateau

Préparation du bateau

Preparation of the boat

Vidéo : A la recherche d'un bateau-stop pour les Amériques

LE MONDE SUR LE POUCE - Looking for a boat to America
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