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LE MONDE  SUR LE POUCE

Le tour du monde 100% en stop et en images de Florence Renault

ETHIOPIE

Du 25 juin au 27 juillet 2019

Récit De Voyage

"You you", "Money", Birr Birr" (=money éthiopienne), "Gift", "Pen"... Ce sont les cris que  j'entends une centaine de fois par jour sur mon passage. Je créee des ameutements d'enfants et mes "No, no" ne les dissuadent pas de me suivre sur plusieurs centaines de mètres.

A cela se rajoutent les ivrognes zig-zagant dans les rues, les mendiants allongés sous un bout de toit, les religieuses, les mères de famille ou tout opportuniste qui croisemon chemin... Fini les bonjour souriants. Ils veulent l'argent de la "riche blanche". Et il fait froid. Il pleut. Tous les jours. L'Ethiopie est un choc par rapport à la chaleur climatique et humaine du Soudan.

Malgré la coupure générale d'internet au Soudan et en Ethiopie décrétée suite aux instabilités politiques, j'arrive à retrouver Sebastian qui m'attend depuis une semaine à Gonder. Il me raconte ses galères à l'aéroport, les coupures d'internet, d'eau et d'éléctricté, le conducteur du tuk-tuk qui a tenté de voler son sac et l'ivrogne qui l'a attaqué dans la rue.

L'Ethiopie est l'un des pays le plus pauvre de la planète. Mon tour du monde en auto-stop m'a fait voir de la pauvreté mais jamais autant de misère en guenilles et de mendicité. C'est un voyage dans le temps, avec ses maisons en torchis, ses champs labourés à la charrue et ses villageois pieds-nus enroulés élegament dans un grand drap blanc aux bordures bleues. Ce décor me rappelle l'Indonésie et la Birmanie.

Pourtant l'Ethiopie est unique par sa langue l'amharic, son alphabet, sa nourriture trop épicée, les croix tatouées sur les fronts de femmes chrétiennes, les églises de Lalibela creusées dans la roche au XIIème siècle, les chateaux forts du XVIIème siècle, les babouins gelada... C'est l'un des rares pays d'Afrique qui n'a jamais été colonisé. Les pains croustillants et les spaghettis pâteuses sont les dernières traces de l'occupation italienne sous la Seconde Guerre.

Malgré la pluie quotidienne, j'apprécie beaucoup notre randonnée de cinq jours dans les montagnes du parc National du Simien où je vois de nombreux babouins geladas et des antilopes Meneliks. Fusil en bandoulière, notre garde obligatoire nous protège d'éventuels hyènes et léopards, mais surtout des voleurs de passage.

La traversée du pays en stop se fait lentement, certaines routes ont été goudronnées récemment mais la plupart sont défoncées. Les voitures se font rares et réclament de l'argent. Alors on embarque dans des camions ou des jeeps d'ONG. On sympathise avec deux garçons et une fille qui roulent vers Addis Ababa. Arrêt en bord de route pour acheter des sacs de goudrons à une villageoise qui supplie notre nouvelle copine éthiopienne d'emmener son petit garçon. Je ne comprends pas l'ahmaric mais je sens le malaise et la naiveté de cette villageoise espérant une vie plus belle pour son fils dans la capitale.

Fatigués physiquement et moralement, nous nous arrêtons dix jours à Addis Abeba, d'abord hébergé chez Lil, un couchsurfer éthiopien rasta puis dans un Airbnb où nous redécouvrons les joies simples d'une douche chaude, d'une wifi qui fonctionne à peu près et d'un lit moelleux. Il n'y a pas d'église orthodoxe à proximité, donc nous pouvons dormir correctement sans être réveillé par les longues prières chantées dans les haut-parleurs en pleine nuit.

Au musée national, nous rendons visite à Lucy, le plus célébre squelette mais pas le plus vieux (3,2 millions d'années)! Plus tard, ont été découverts Selma (3,3 millions d'années) et Ardi (4,4 millions d'années). C'est étrange de penser que si l'Ethiopie est bien le berceau de l'humanité, alors je suis de passage sur la terre de mes ancêtres et je suis moi-même une africaine dépigmentée !

Alors que nos recherches de volontariat pour le Kenya n'aboutissent pas, je me retrouve en contact par internet avec Habib, un Kenyan qui propose de nous laisser sa maison en bord de mer pendant ses trois semaines de vacances. Il part dans une semaine. Il faut parcourir 2000 kilomètres pour traverser le sud de l'Ethiopie et tout le Kenya, ça va être intense mais c'est jouable ! Nous passons donc la frontière de Moyale avec un certain soulagement.

"Hakuna matata", comme ils disent ici ! (= pas de problème en swahili, la langue du Kenya)

Photographies D'Ethiopie

Vidéo : L'Ethiopie En Auto-Stop

L'Ethiopie en auto-stop / Hitchhiking across Ethiopia - LE MONDE SUR LE POUCE
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